2017 / Français – Réalités Cliniques 2017. Vol. 28, n°3 : pp.221-230
F. Clauss, JC. Dahlet, V. Vogt, T. Siebert, A. Bloch-Zupan, F. Obry, MC. Manière
“Les oligodonties correspondent à une anomalie du développement dentaire caractérisée par une importante variabilité clinique et doivent faire l’objet d’une prise en charge multi-disciplinaire. La mise en place précoce d’implants symphysaires sous-prothétiques en cours de croissance, à partir de l’âge de 6 ans, est indiquée et a fait l’objet d’un avis favorable de la Haute Autorité de Santé en 2006. Les principaux paramètres diagnostiques à considérer sont la sévérité du phénotype, la distribution des agénésies dentaires, la maturité squelettique et les caractéristiques morphologiques et dimensionnelles du site implantaire symphysaire. Le bilan pré-implantaire intègre un examen clinique et d’imagerie sectionnelle de type CBCT, avec reconstructions tridimensionnelles et simulation implantaire assistée par ordinateur. Les spécificités chirurgicales sont une intervention sur un os en cours de croissance et caractérisé par une hypotrophie osseuse et, dans certains cas, une hypercorticalisation, à l’origine de difficultés chirurgicales. Les mini-implants peuvent être utilisés dans les cas d’hypotrophie osseuse marquée. Un suivi rigoureux de l’ostéointegration est nécessaire, car des complications comme un enfouissement implantaire ou une modification de l’axe implantaire liée à la croissance ont été observées. Le protocole prothétique consiste en réalisation de prothèse adjointe mandibulaire implanto-stabilisée jusqu’à la fin de la croissance, évoluant en prothèse fixée supra-implantaire dès la maturité squelettique atteinte, après la mise en place d’implants supplémentaires en secteurs latéro-postérieurs mandibulaires et d’implants maxillaires.”